Dans le prolongement de son solo 3 jours 3 nuits, Louise Vanneste continue avec Mossy Eye Moor de se lier aux phénomènes géologiques et plus spécifiquement au cycle du métamorphisme des roches. Elle invite 5 danseurs et danseuses à explorer nos manières de s’y relier, les plongeant dans les limites de ce qui est humain et non-humain, de ce que l’on peut représenter ou sonder. Une oralité chorégraphique naît d’histoires récoltées sous forme d’informations scientifiques, d’hallucinations, de souvenirs, de sensations, qui au plateau se manifestent sous différents modes d’adresse et de partage : copier, incorporer, symboliser, expliquer, en faire l’objet d’une conférence, plonger/halluciner, s’altérer…

Les bifurcations d’un mode de dialogue à l’autre déplient un langage qui, de l’usage d’un geste, d’un simple mot à l’articulation d’une parole, d’une danse, placent les interprètes en position de transmettre et de « raconter ».

Les cinq danseurs et danseuses forment avec la scénographie six individus, six entités sciences-fictionnelles nommées Mossy qui nous partagent ce que la relation intime avec la combustion du feu ou la pression et la chaleur d’une roche à 60 mètres de profondeur peuvent générer comme présence, affirmation poétique et récits limpides ou impénétrables par la compréhension directe.

Mossy Eye Moor déploie une écriture kaléidoscopique et non-hégémonique où le son, le texte, la couleur, la lumière et l’espace s’essaient ensemble à valoriser les creux du langage quand il apparaît parfois opaque ou indéterminé dans nos manières de dire et de raconter, de lire et de percevoir.

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