Ce que l’on nomme voyage mental (pensées, rêves...) représente la moitié de notre vie selon l’ethnologue Charles Stepanoff. Notre imagination est prospective. Elle permet une connexion empathique et subjective avec ce qui est autre.

Dans une friche, quatre êtres humains se mettent à l’écoute de nos ancêtres: les algues, les racines, les fougères, …

Imaginer comme une plante, pour en découvrir le point de vue. Un plaisir de l’imaginaire qui mobilise le corps. Il devient cet espace ouvert qui rend possible des mouvements d’actions, de pensées, de disparitions, d’anonymat, d’habitations éphémères.

Chaque danseuse est une cabane d’atmosphère venue de la nuit des temps, prête à incarner l’objet de sa pensée. Une oralité chorégraphique naît. Le corps se lie et se délie avec lui-même et ce qui l’entoure, en proie à ses propres récits et à l’état du monde dans ce lieu, ce soir.

Le spectateur est invité, dans un rapport bifrontal, aux abords de cette friche où la subtilité se fait spectacle. Un écosystème à même le plateau fait d’un tapis de mousses, de variations de lumière comme autant de moments particuliers et d’un geste sonore qui trace la temporalité de l’œuvre en un seul mouvement.