Deux femmes évoluent dans une relation d’interdépendance engendrée par un principe de symétrie. Débarrassées des conséquences psychologiques – tensions et jeux d’égo – que cette relation est susceptible d’entraîner, elles traversent les différentes configurations de ce rapport en miroir au profit d’une imagerie, d’une expérience et d’une évolution formelle.

Sans transitions, sans perturbations, à la fois libre et conditionné, le corps se meut dans l’ici et maintenant, suivant un cheminement mental et corporel comparable, sous certains aspects, au comportement animal ou encore à la participation à un rituel. Les danseuses génèrent mouvements, gestes, prises de positions et interactions tout en conservant sobriété, intégrité, simplicité. Cette mise à distance dramatique crée un décalage qui révèle à sa manière les enjeux de la dualité, le rapport entre les deux individus.

Les deux femmes traversent des situations et images sensuelles, sexuelles, absurdes, abstraites, animales (sauvages et domestiques), végétales. Elles sont tour à tour lionnes, moutons, loups, lions, femmes, hommes, mères, enfants, formes. Elles suivent, acceptent, attendent, dirigent, font meute, s’isolent, toujours en interactions, toujours solitaires. Il en résulte une mouvance chorégraphique intime et formelle qui évolue au gré de tableaux générés par une interaction entre les médiums scénographie – lumière – son et danse.